Pour convoquer les fantômes.
Pour vider le désordre et décharger ma plume.
Pour remuer mes doigts. Par nécessité. Par désœuvrement. Par besoin.
Pour dire par écrit tout le bordel dans mes pensées.
Par amour. Par envie.
Parce que c’est plus facile que de l’énoncer.
Parce que c’est beau.
Parce que je suis maladroit et que ça m’aide à tenir debout.
Pour dire des conneries.
Pour contrer les nuages noirs. De dehors et de dedans.
Pour aller vers l’autre. Pour le chercher et lui dire que j’existe ; même s’il n’a rien demandé.
Pour ne pas me sentir seul. Parce que je me sens seul. Parfois. Souvent. Mais qu’au milieu des mots, cela va mieux.
Parce que, parfois, c’est tout ce que je sais faire de bien.
Parce que j’étais bon en dictée.
Parce que j’aime donner mon avis ; même si, en vérité, tout le monde ne le demande pas.
Pour me donner une contenance. Pour rougir devant les commentaires et les contre-arguments.
Parce qu’à force de m’entendre parler dans ma tête, il faut bien poser la voix quelque part.
Parce que je bégaye de timidité.
Parce que j’ai une grande gueule qui sommeille et que je tiens pas en place.
Parce qu’il y a trop de choses qui me bousculent ou qui me bouleversent et qu’il faut bien cela pour parer à l’attaque.
Parce que même lorsqu’il n’y a plus rien, il y a encore les mots: ceux qui viennent, ceux qui sortent, ceux dont on se souvient.